~ Chapitre 1 ~ 2 gars, 2 filles ...

Mais qui est-ce ?
Cette seule pensée lui donna des frissons dans le dos. Un homme capable de changer d'apparence comme de chemises ! L'inconnu s'était tour à tour transformer en une personne de l'autre sexe et d'âge varié. La stupéfaction cloua Cluss sur place. Sa méfiance grandit encore devant ce spectacle. Comment on pouvait faire confiance à un homme qui n'a pas de physique propre à lui-même ?! C'était impossible en plus ce genre de chose !! Non. Pas impossible. Improbable et rare. On disait des légendes sur ces êtes d'exceptions ayant la capacité de se métamorphoser. Un métamorphe... se souvint le jeune homme.

Jusqu'à lors laisser de côté, la douleur revint en même temps que Cluss se leva. Nouvelle grimace. Accepter son offre ou s'enfuir ? Si c'était un des hommes qui le recherchaient, alors ça serait comme se jeter dans la gueule du loup ! Mais s'il ne se soigne pas correctement, il pourrait en mourir... L'idée le dégouta : il ne pouvait pas mourir, il ne devait pas mourir ! Il n'avait pas encore finit, il doit trouver ce qu'il cherche. Pour elle. Etre capturer était mieux que laisser la mort le prendre. Et puis, quand on est emprisonné, on peut forcément s'enfuir...
"J'accepte. Mon nom est Cluss."

Nazarit sourit, satisfait que le dénommé Cluss ne se laisse pas mourir stupidement.
- Très bien, ça ne va pas être long alors …
Il déposa sa tunique sur le sol, se plaça à ses côtés puis regarda la plaie quelques instants d’un air d’extrême attention après quoi il secoua la tête en faisant claquer sa langue.
- Quoique … vous auriez du laisser cicatriser, ça ne donne jamais rien de bon de ne pas bien soigner une plaie quelque qu’elle soit. Bon allez, finis de jouer …
Se débarrassant de son apparence infantile comme d’un vieux manteau pour révêtir la sienne, il plaça ses mains qu’une lueur grisâtre commençait à auréoler de part et d’autre de l’épaule blessé en fermant les yeux. Il y avait beaucoup d’infection, plus qu’il ne l’avait pensé à première vue, bizarre que le jeune homme ne soit pas mort depuis le temps.
En plus pourquoi est-il sous un pont dans un tel état de faiblesse ? Vraiment, il y avait des choses bizarres de par le monde …
Dévoilant de nouveaux ses prunelles océans, il lança quelques consignes :
- Cela ne va pas me prendre plus de 5 secondes seulement ne bougez pas, ne vous inquiétez pas si cela chauffe un peu et surtout ne m’adressez pas la parole.
Il se retint d’ajouter que si il était déconcentré, étant donné le niveau d’infection, il pourrait lui faire perdre l’usage total de son épaule ou le tuer …
Ses paumes entourées d’une onde passant à la couleur blanche entrèrent alors en contact avec un tressaillement de douleur de Cluss devant et sur la plaie.
Le pont formé par ses 2 mains furent alors la seule chose que Nazariy perçut et il ne soucia plus du tout de ce qui ce passait aux alentours, il n’entendait même plus le bruit de la rivière …
Les cellules endommagés furent facile à guérir, aussi commença t-il par fermer la plaie, cependant pour le sang infecté, il dut ralentir le flux cardiaque le temps de le purifier. En fait le jeune homme allait probablement ressentir un refroidissement suite à la chaleur, ça, le morpheur ne l’en avait pas tellement prévenu …
En un battement de cil, il revint à la réalité, cessa le contact en douceur de même que la luminescence qu’émettaient ses mains et se recula d’un pas de Cluss.
Parfait, à part le sang qui s’était auparavant échappé, il n’y avait plus une trace de la blessure, même pas de cicatrice.
- Je pense que vous devriez aller beaucoup mieux désormais.

De dos, Cluss ne put voir ce que fabriquait l'inconnu mais ses avertissements le mirent mal à l'aise. Ne pas le déconcentrer... Pourquoi ça ? Toujours ses questions. S'attendant à une vive douleur, le jeune homme serra fort les dents pour atténuer ce qu'il attendait... mais rien ne vint. Juste l'impression qu'on lui recollait la peau. Et ce refroidissement soudain. Sa fièvre disparut aussi vite qu'elle était venu. Il se sentait beaucoup mieux à présent, même si ce qu'il avait ressentit lui donnait froid dans le dos. Passant une main sur sa blessure, il mit quelques minutes à comprendre, toujours à sa recherche. Elle avait disparut. Complètement. Rien, ni de cicatrice, ni même une preuve que sa blessure avait été soignée à l'instant.

Cluss se rhabilla, toujours abasourdit.
"Jhogyech..."
Dans ses pensées, il n'avait pas fait attention à ce qu'il disait et avait donc remercier son sauveur dans sa lange natale : le z'ran. Il se reprit vite, tout en se disant qu'il avait fait une grosse erreur :
"Je veux dire... merci."
Il sait maintenant que je viens du Sud. Idiot !
Une confrontation intèrieure, comme à son habitude depuis tout petit, rendit son regard si vague qu'on pouvait croire qu'il était soudain mort. Un silence s'installa entre les deux hommes. La rivière s'écoulait lentement à côté d'eux, les oiseaux chantaient et la ville commençait à s'activer, mais un silence presque visible s'était installé entre eux. Encore une chose qui mit mal à l'aise Cluss.
"Et pourrais-je savoir le nom de mon sauveur ? Pardonnez moi mon indiscrètion, mais vous êtes ce qu'on apelle un morpheur. Je me trompe ?"
L'homme du Sud était toujours direct, surtout quand ça concernait les autres à vrai dire.

Il accrocha son arc dans son dos et regarda le ciel, d'un bleu délavée mais joyeux. Depuis tout petit, Cluss avait eu une éducation fait dans le respect des autres et dans un certain honneur, fierté de son clan, digne des hommes du Sud. Quand il devait rendre service, il le faisait ; quand on lui disait de mentir pour une juste cause, il le faisait ; et évidemment, quand quelqu'un lui rendait service, il se sentait endetté et devait donc payer cette dette. Il expliqua donc son trouble au morpheur :
"Cela peut vous paraitre étrange, mais... maintenant que vous m'avez soigné, je ne peux partir sans que je vous ai aidé à mon tour...."
Cluss s'inclina donc, très droit, main droite sur le coeur et déclara :
"Je suis votre homme pour tout service équivalent à votre acte. Je dois payer ma dette."
Il faillit ajouter qu'il était extrémement pressé et qu'il devait donc régler vite ce petit problème, mais il se retint, par courtoisie peut-être.

Considérant le jeune homme d’un air à la fois amusé et étonné, il tacha de répondre aux différents événements dans l’ordre.
- Sauveur est un terme un peu fort. J’ai juste la bêtise de choisir toujours la vie à la mort c’est tout. Enfin pour répondre à votre première question, vous pouvez m’appeler Nazariy, en tout cas c’est le nom que je porte sous mon apparence originelle et c’est à celui-ci que j’ai le plus de chance de répondre. Et oui je suis morpheur, d’ailleurs désolé de vous avoir … disons effrayé avec mes transformations successives, ce n’était pas vraiment volontaire, plus un problème technique.
Encore une crampe à la nuque, saleté de courbatures, vraiment, avoir dit à Hadel qu’il n’avait pas besoin de dormir était un mensonge peut-être utile et nécessaire mais aux conséquences désagréables …
Il réfléchit quelques instant à la proposition faite par Cluss avant de formuler, tournant en même temps la tête pour constater avec soulagement que les thermes avaient enfin ouvertes. Il allait pouvoir aller chasser ses crampes et nettoyer ses affaires sous peu. Enfin, ce n’était pas le moment de penser à ça pour le moment, il s’était mit dans une position épineuse pour le moment car le jeune homme ne devait pas se rendre compte de ce qu’il demandait … Nazariy pourrais très bien dire désormais que la vie qu’il avait sauvée lui appartenait, en disant avoir pendant la guérison affecté son cœur de façon à ce qu’il soit obliger de rester à ses côtés pour survivre … Sauf qu’il aurait du poser la main sur son cœur pour l’affecter et que si Cluss connaissait un peu la magie blanche il … quoique non, au regard ébahi qu’il avait eu suite à la guérison, il n’avait pas du souvent être soigné de cette façon …
Terminé son débat interne, il revint à son interlocuteur :
- Je comprends que votre honneur vous oblige par coutume à rembourser votre dette mais je n’en ferrais rien, au risque de vous vexer. Non pas que je ne crois pas en votre valeur mais …
Il secoua la tête et sourit.
- Vous êtes une personne très étonnante Cluss. Il y a quelques minutes, c’est à peine si vous aviez l’air de pensez que je voulais vous poignarder et maintenant vous voulez me rembourser mon acte, un acte qui consista en vous sauver la vie. Vous pensez pouvoir donner le change pour cela ?
Un air malicieux plana sur son visage.
- Vivez bien, ça me suffira. Ou tient si, j’ai peut-être une chose à vous demandez : venez aux thermes avec moi, histoire de reprendre un peu de couleur et vous reposez quelques instants.

Nazariy... Quel nom étrange.
En tout cas, le morpheur plut tout de suite à Cluss : direct et malicieux. Honnête aussi. C'était pas souvent le cas en ces temps troublés et Cluss aurait bien voulu s'en faire un ami s'il n'était pas aussi pressé. Un instant d'étonnement passa en écoutant son interlocuteur : de manière simple mais convainquante, il lui avait dit qu'il ne voyait pas le pourquoi de son offre et même qu'il en avait pas besoin. Rester en vie. Le jeune homme sourit, cet homme lui plaisait bien. Il lui rapellait... La tristesse et l'amertume revint envahir son esprit. Il la chassa. Pourquoi devait-il toujours écarter ces sentiments ? Pourquoi, un jour, ne se laissait-il pas le temps d'éprouver ? Le temps. Il lui manquait le temps pour ça... Autant dire qu'il n'avait pas le temps de vivre !

La proposition du morpheur était des plus alléchantes. Depuis combien de temps n'avait-il pas plongé dans une eau bien chaude ? ... Depuis très longtemps. Depuis qu'il était partit de chez lui, en y repensant bien. Il afficha donc un sourire satisfait à Nazariy et le suivit jusqu'aux thermes. Celui qui s'en occupait ce jour-là ne fit pas de commentaires sur Cluss et les laissa passer sans rien dire, tant mieux en somme.
Une petite serviette blanche autour de la taille, l'archer rentra dans les baisn chauds, accompagné de son nouveau compagnon. Les rares personnes installés ici, c'est-à-dire que deux hommes en grande discution, s'arrêtèrent de parler en dévisageant les deux arrivants. Cluss crut un instant qu'ils le regardait à cause de ses nombreuses cicatrices, puis il se tourna pour voir le morpheur. Il changea trois fois d'apparence, aussi soudain qu'imprévu avant de prendre le physique d'un homme mûr et mal rasé. Jouant la discrètion, il emmena son "sauveur" jusqu'à un coin de la salle, comme si de rien n'était. Comme ça, peut-être que les deux autres croiront à un effet de la buée.
"Tu devrais faire plus attention..." chuchota le jeune homme du Sud au morpheur une fois dans l'eau.
Du vouvoiement, il était passé au tutoiement, sans s'en rendre vraiment compte, tellement Nazariy lui rapellait... Heureusement, les deux hommes avaient repris leur conversation et ne se souciait plus d'eux.

Allongé dans l’eau, profitant des ondes de chaleurs, il ferma les yeux et se laissa entièrement bercer pendant quelques minutes, ignorant tout ce qui pouvait bien se passer. Le paradis …
Puis, quand la remarque lui survint, Nazariy reprit son apparence normale et sourit à son interlocuteur.
- Je n’y suis pour rien. J’ai bu une potion qui m’a empêché durant toute la nuit de et une partie de la matinée de me transformer et étant donné que durant cette période j’ai tenté quand même de le faire, mon corps en subit les conséquences.
Il ouvrit les yeux et se redressa un peu.
- Ce qui m’inquiète plus ce serait que je prenne une apparence du sexe opposé. Cela pourrait être plutôt mal vu dans la partie de baignade réservée aux hommes. Enfin, logiquement d’ici peu cela s’arrêtera …
Il en avait l’habitude à force, c’était le prix habituel à payer : une nuit horrible et des transformations imprévisibles au matin parce qu’il ne pouvait s’empêcher d’être impatient de retrouver ses capacités.
S’étirant une nouvelle fois, il maintint quelques instant ses bras levés et ramena son bras droit devant lui qu’il retourna. Aucune cicatrice, logique … ce qui l’était moins ce qu’il avait beau chercher, il n’arrive plus à se souvenir des conséquences durant lesquelles il pouvait s’être fait les 4 ou 5 que Hadel n’était pas parvenue à retirer.
Aucune mémoire, s’en était navrant …
Jetant un coup d’œil à Cluss placé à sa droite, il s’étonna au contraire d’à quel point le corps du jeune homme pouvait être marqué.
- Vous avez de la chance de n’avoir jamais été touché au visage, cela peut même tenir du miracle étant donné comment le reste de …
Nouvelle transformation, une jeune fille à la chevelure rousse et aux formes évidemment généreuses. Dans un soupir, Nazariy ne perdit cette fois pas de temps à récupérer sa dignité en même temps que ses formes propres.

Nazariy était plus svelte que Cluss et n'avait pas l'apparence d'un guerrier. De plus, il n'était marqué d'aucune cicatrice. Quelle chance en somme.... Enfin, il ne devait pas penser comme ça. Sa remarque fit sourire l'archer.
"La chance n'a rien avoir. Il m'arrive juste de me prendre des coups traitres... Et puis, je ne dois pas mourir... Cela serait dommage !"
Un instant il avait hésité, revenant par pensée au pays qu'il avait laissé derrière lui. Un pays qui souffrait, en guerre avec un voisin qui voulait son territoire. Mais, l'instant d'après, ses rides disparurent un court instant, laissant voir sa jeunesse et son air ironique dans ses yeux. Un court instant où on pouvait voir le Cluss d'autrefois. Avant ça.

Se tournant vers son compagnon pour lui reparler de sa dette, il fit façe à une jeune femme des plus séduisantes, mais qui laissa de marbre Cluss. Ce dernier ayant comprit qu'il y avait eu "problème technique". Pour preuve, Nazariy revint le jeune homme qui était entré avec lui dans les thermes le moment d'après.
"Tu ne peux vraiment pas contrôler tes transformations ? Et pourquoi tu as du boire cette potion ? Un morpheur ne devrait pas s'empêcher de se métamorphoser... c'est comme si tu me demandais d'arrêter d'..."
Le mot resta coincé dans sa gorge. Il l'a referma. Une seule personne avait entendu ce mot. Une seule. Ce mot lui était réservé. C'était le trésor de Cluss, le seul trésor qu'il peut lui offrir.

Arrêter d’aimer.
La suite de la phrase n’était pas dure à deviner.
Cependant Nazariy n’en fit rien et garda cela dans un coin de sa mémoire, tout du moins dans la passoire qui tentait de lui servir de mémoire. Espérons que cela il s’en souviendrait car c’était une information qui pouvait être importante de savoir que ce jeune homme avait souffert … Quoique, si ça se trouve il ne le reverrait plus jamais par la suite.
Il soupira et leva les yeux vers le plafond.
- Si vous êtes prêt à entendre des explications plutôt compliquées dont vous ne risquez pas de tout comprendre je veux bien vous le dire : je dois aller environ toutes les 2 ou 3 années soigner mon enveloppe originelle, celle que nous voyez n’étant que celle que mon cerveau visualise et croit qu’elle est.
Cluss cligna plusieurs fois des yeux, ce qui le fit rire.
- Bon je vais expliquer autrement : quand je suis blessé, c’est mon corps qui est touché et non pas l’apparence que je prends. De plus, étant donné que je peux me soigner, la blessure disparaît rapidement et ne me fait plus souffrir. Cependant, il est impossible que je puisse guérir en profondeur, guérir mon apparence originelle et celle-ci met du temps à récupérer, comme une personne normale, sauf que cela se déroule inconsciemment.
Il souffla un coup et sourit.
- Ne vous inquiétez pas, le plus dur est dit. La mixture de révélation permet de montrer mon corps tel qu’il est, en excluant le fait que je sois morpheur et que je puisse me régénérer, donc couturé de cicatrice la plupart du temps, ce qui me vaut toujours une sermon … Enfin bref, cela permet de le soigner en utilisant la méthode de la saignée, c’est-à-dire rouvrir chaque plaie ayant donné une cicatrice pour pouvoir ensuite la guérir correctement grâce à un onguent spécifique. Si je ne faisais pas ce traitement je pense que je serais déjà mort depuis une dizaine d’années, je n’aime pas ça mais je n’ai pas le choix.
Donc si, en temps normal je contrôle sans problème mes transformations, j’en abuse même un peu …

Mais qu'est-ce qui lui chantait là ?
C'était du charabia pour lui, pas du langage. Néanmoins, après avoir mijoter les informations dans sa tête, Cluss comprit à peu près ce que Nazariy voulait dire. Ca devait faire mal dis donc ce genre de traitement.... Cluss enviait presque ses cicatrices. Presque bien sur, pas fou non plus ! Le morpheur le vouvoyait aussi, alors que lui le tutoyait. Pourquoi cela le gènait-il autant ?
Peut-être à cause de lui...
La ferme ! Il émit un grognement intèrieur. Cette voix l'agacait au plus haut ! Il faudrait un jour qu'il arrive à la faire disparaitre de son esprit, même s'il se doutait au fond de lui que cela lui était impossible.
"Ca doit être difficile de ne pas avoir sa propre image... Utile mais tu.. enfin vous devez en souffrir. A moins que vous n'ayez l'habitude."
C'était un étranger. Que tu ne verrais sans doute plus jamais après ça. Pourquoi es-tu encore aussi faible Cluss ?
Je l'ai toujours été.. Je suis juste fort d'apparence...
Mais est-ce vraiment une faiblesse de se lier à quelqu'un ? Ou c'est juste être humain ? Toujours et encore des questions ! Il les repoussa encore, un jeu dont il avait apprit les règles et qui en était maintenant maître pour le nombre de fois qu'il a du y jouer. La chaleur et les gens qui venaient en masse embruaient l'esprit de Cluss tout en le rendant nerveux. Il fallait qu'il sorte. Mais il ne pouvait pas laisser son hôte comme ça ! Ce n'était pas.. poli.

Nazariy se hissa sur la margelle et rattacha ses cheveux charbons.
- Vous pouvez me tutoyer, cela ne me pose aucun problème, ne vous sentez pas obligez de faire comme moi, j’ai mit environ une année avant de le faire avec la personne qui devint plus tard mon meilleur ami. D’ailleurs ce n’est que parce qu’il m’a frappé que j’avais fini par le faire … C’est une question d’éducation, je vous inquiétez pas de cela.
L’eau chaude commençait à ralentir un peu trop son rythme cardiaque, il faudrait qu’il pense à passer aux bains froids avant de partir … en espérant qu’ils avaient eu le temps de laver sa tunique …
- Et pour vous répondre, j’ai bien ma propre apparence celle que vous voyez ici, d’ailleurs, je ne peux pas vraiment l’ignorer puisque n’importe quelle blessure, même infime me la fait retrouver. On ne peut pas vraiment mentir très longtemps sur ce que l’on est, même en étant très prudent. Conc ma condition n’est pas une protection infaillible mais plutôt un jeu auquel il faut savoir jouer très finement, un peu à la façon de la danse des épées.
Il s’était relevé après avoir manqué de glisser sur le dallage quand s’effectua la dernière transformation. C’était toujours la même qui terminait la suite : un jeune soldat portant l’uniforme d’Etarie aux cheveux bleus sombres et au regard froid, l’Aquilon.
Il ne se souvenait plus – pour changer – qui avait nommé cette apparence ainsi mais ce personnage avait une certaine notoriété vermillon dans certaines régions …
Corrigeant cette vision qui l’agaçait, il essaya de n’en rien laisser voir à son compagnon :
- Est-ce que vous souhaitez aller dans les bains glacés ensuite ? Cela ravive plutôt bien les esprits …

Un instant, Cluss avait faillit le frapper lui aussi, un peu comme la manière de ce meilleur ami. Mais il se retint, toujours en ayant en tête que ce n'était juste qu'un moment de détente et rien d'autre. Etre fort... être fort. C'était devenu un objectif pour Cluss depuis que sa mère lui avait demandé en pleurant pourquoi il ne se défendait pas contre les autres garçons. A l'époque, il ne comprenait pas pourquoi il le frappait et n'aimait pas cette violence gratuite. Aujourd'hui, il n'avait pas changé d'avis mais les situations étaient différentes sans doute. Encore une transformation. Cluss ne réagit pas, visiblement très vite habitué. Il accepta l'offre du morpheur et alla avec lui dans les bains glacés. Le froid.... Il détestait ça. Avant l'incident, il appréciait beaucoup car il neigait à cette période là dans son pays. Le paysage devenait alors tout blanc, et de petits lumières dansaient dessus sous les rayons du soleil.
Ils ne parlèrent pas pendant longtemps, profitant juste de l'eau et du silence pour se détendre et réfléchir dans le cas de Cluss. Le jeune homme soupira.
Quand je pense que ce moment de détente sera un des rares que je connaitrais pendant mon voyage... J'en suis presque chagriné.
"Tu exerces quel métier ?"
Autant en profiter dans le tutoiement.

Pour toute réponse, il leva sa main droite et l’auréola de blanc, de la même façon que lorsqu’il l’avait soigné avant d’ajouter :
- Guérisseur on va dire. Je ne suis rien d’autres désormais, je cherche 2 personnes que j’ai très peu de chance de retrouver donc disons que je suis plus un voyageur errant, je vais là où l’on a besoin de moi.
C’était maigre et stupide comme réponse mais le sudien devrait s’en contenter.
De toute façon il n’y avait rien d’autre à ajouter.
Pas la peine d’y repenser stupide luciole … susurra un petit coin de son esprit.
Il plaça ses 2 mains derrière ses têtes et bailla une nouvelle fois. Pfiou, l’eau froide ne le réveillait pas vraiment.
Nazariy hésitait à lui renvoyer la même question quand il entendit des bruits de pas lourd qui lui firent relever la tête puis froncer les sourcils lorsqu’une voix dans la salle voisine posa une question qu’il ne comprit pas exactement. Ce qu’il capta précisément par contre, c’est que les personnes dans les bains chauds indiquèrent la salle où ils étaient au poseur de questions.
Aussi le morpheur se changea en un jeune adolescent d’une douzaine d’année, cheveux bruns et regard vert sauvage, par précaution.
Quelques instants après, un soldat de la garde sacrée reconnaissable à l’armure qu’il n’avait pas retiré entra dans la pièce.
- C’est interdit de rentrer habiller ici messire. Conseilla Nazariy sans lever la tête.
Seulement l’homme ne répondit rien, si ce n’est qu’il posa la pointe de sa lance sur l’épaule du morpheur en son contrebas.
Chose qui y fit perler une goûte de sang et eut pour résultat de faire lui faire retrouver son apparence habituelle, de la même façon que l’on dépoussière un manteau.
Dans un grognement, il repoussa la lame d’un geste brusque, ce qui laissa une petite tâche écarlate s’échapper dans l’eau.
- Cela aussi c’est impoli. Vous n’auriez pas pu faire cela un autre jour que le lendemain de ma guérison ?
- Et toi tu n’aurais pas fait quelque chose de répressible par la loi crétin ?
Sa voix était rauque et tout sauf aimable.
- Tout dépend si ne pas être une grosse brute stupide sans cœur est un délit.
Il sortit de l’eau. Apparemment il n’allait pas pouvoir s’en sortir tranquillement puisque ce gugus avait prit la peine de venir le chercher ici … enfin d’un côté il n’était pas vraiment difficile à repérer ce matin avec ses transformations successives …
- Enfin il semble que vous n’ayez rien à faire pour vous occuper de broutille comme celle-ci. Il n’y a pas assez de personnes ayant besoin d’aide dans les quartiers pauvres ? demanda t’il avec son air malicieux qui disparut rapidement quand le soldat pointa une nouvelle fois son arme sur lui.
- Je te signale que tu as porté la main ou contribué à blesser un agent, or il y a interdiction de porter la main sur la garde sacrée …
- … d’où son nom je connais la chanson.
- Bon arrête de jouer au malin, tu viens sans faire d’histoire, tu payes une amende et après on te laisse tranquille.
- Une amende ?
Il se gratta la tête.
- Cela ne me dit trop rien, de toute façon je ne peux pas vraiment vous payer, à part par un service de soin ou de destruction … qu’est-ce que vous en pensez Cluss ?
Le soldat lança un regard noir à l’archer sortit de l’eau discrètement comme un ombre.

Cette réponse lui convenait parfaitement. Claire, précise mais en étant cependant flou. Un guerrisseur... errant. Et Cluss, un archer errant. Enfin, pas si errant que ça. Nazariy s'apprêtait sans doute à lui poser la même question quand le bruit d'une armure grincante à cause de l'humidité s'approcha. Un soldat de la garde sacrée rentra, derrière lui les deux hommes qui étaient avec eux dans le bain précédent. Encore de la traitrise... Cela en devenait lassant. Le morpheur changea d'apparence mais le soldat n'était pas dupe et le fit saigner du bout de sa lance, ce qui eut pour effet de forcer Nazariy a reprendre sa vraie forme. Il sortit de l'eau et joua avec magnificence le malicieux. A moins que cela faisait partit de son caractère.

Sortant de l'eau avec discrètion, Cluss passa derrière le soldat. Il devait agir mais la scène du cheval maltraité lui rapella que les soldats ne méritaient même pas d'être assommés sans avoir été énervé avant. Cluss tapota donc l'épaule du militaire ; celui-ci se retourna pour lui faire façe, un air désagréable dans les yeux.
"Mèle-toi de ce qui te regarde toi !
- Vous vous adressez mal à mon ami et maintenant à moi-même. Je vous prie de vous excusez."
Son ton annoncait que c'était plus un ordre qu'un conseil. Le soldat ricana et pointa sa lance sur son torse nu.
"Ah ouais ? Et tu vas me faire quoi ? "
Il hésita un instant, sourcils froncés. Visiblement, il cherchait quelque chose dans son esprit... un souvenir...
"Et mais attends voir ! Tu es pas celui que l'ambassadeur du Sud rechercheeeeeeeeee !!!"
Plaf ! Un coup de poing bien visé sur la tempe du militaire l'envoya dans l'eau où il coula dû au poids de l'armure. Sans plus un mot, il attrapa le bras de son compagnon et l'emmena vers la sortie. Il bouscula au passage les deux ou trois soldats qui accompagnaient celui dans le bain.
"Et nos vêtements ?! s'écria Nazariy
- Pas l'temps !"
Ils eurent juste le temps, au passage, de prendre deux serviettes et enveloppèrent leur nudité dedans et son arc pour Cluss - posé contre le mur vers le comptoir - avant de sortir des thermes. Encore mouillés, l'air leur donnèrent des frissons mais ils reprirent leur course, ce qui les réchauffa. Leur fuite n'était pas discrète : deux hommes à moitié nus courraient Chaque passant se retournait pour les voir, étonnés ou outrés ; les jeunes filles gloussaient à leur passage et les gamins rigolaient en les pointant du doigt. Cluss grogna et bifurqua dans le quartier pauvre, là au moins il y aurait moins de monde. Mais on avait du prévenir la caserne plus tôt car des dizaines de soldats remontaient la ruelle qu'ils avaient empruntés et commencèrent à les pourchasser. Le problème était que Cluss ne connaissait pas la ville, et ils se perdirent vite.
A bout de souffle, ils s'arrêtèrent et se cachèrent dans l'ombre d'une porte. Une gamine cria de frayeur et s'enfuit, tandis qu'un enfant de la rue s'approchait d'eux en souriant malicieusement.
"Un problème messires ?
- Cherche nous des vêtements.
- Contre quoi ?
- La vie, c'est un bon prix."
Le mome comprit à son regard qu'il ne plaisantait pas et partit dans l'ombre. Quelques instants plus tard, il revint, les bras chargés de vêtements, puis s'en alla sans demander son reste.
"Bon, qu'est-ce qu'on fait maintenant ? Maintenant qu'ils savent que je suis là, ils vont contrôler les allées-et-venues des portes ! Et merde ! Si au moins on avait une planque..."
Quel idiot !! Il aurait du se méfier de ces deux énergumènes du bain !! Mais l'heure n'était plus au remord à présent mais à la fuite.

Pendant que Nazariy et Cluss essayaient d’échapper aux soldats décidément pas plus intelligents qu’un petit poids et aussi sentimentales que des cailloux, Kazumi et Selma était toujours au bar et en étaient toujours à commander.
- Je prendrait bien Rin'goro
- Euh… C’est quoi un Rinne gauro ? ^^’
- Ah oui c’est vrai tu ne doit pas connaître -_-‘ c’est la boisson ‘officielle’ de ma région ^^ c’est fait avec de la pulpe de pomme mixé et du cidre, le tout bien mélangé =) c’est super bon par contre faut pas trop en abusé sinon après t’es complètement pété -_-‘
Donc évite de dépasser les 3 ou 4 litres ^____^
- ok j’essayerais de pas trop en abuser . En même temps qu’elle répondit ça, Selma pensa en son fort intérieur que pour n’être bourré qu’après 3 ou 4 litres il fallait vraiment être une grande consommatrice d’alcool.
- Et sinon tu prend quoi toi ? =D

- heu ... je vais esayer aussi !C'est jour de fète aujourd'hui !C'est la saint Maurice, on va fèter la que j'ai pas de cousin qui s'apelle Maurice !

Kazumi resta perplexe quelques secondes devant la remarques de Selma.

- Tu devrait pas plutot fèter que tu as un cousin qui s'apelle Maurice ?
- Bah non puisque j'en ai pas

Décidément, même sans raisons, on pouvait toujours en trouver une pour boire !
Selma fit par de son choix au barman et se retourna vers Kazumi une fois la commande prise, histoire d'élucidé ce qui lui trotait dans la tète depuis que sa camarade lui avait fait par du nombre de litres nécessaires pour planer, avec sa boisson régionale.

-Tu bois ... enfin, tu fréquente souvent les bar, non ?

Nazariy se frottait les yeux en se déplaçant sous l’ombre du porche.
- Vous êtes plutôt du genre impulsif et plus anxieux que je ne le pensais, Cluss. A votre place, je nous aurais laissé être capture, il n’y a pas de prison d’où l’on ne peut s’échapper. Enfin bref …
Les vêtements apportés par le petit garçon étaient trop grands pour lui et la grande veste brune miteuse semblait ne pas avoir été lavée depuis des années.
Il se retourna vers son compagnon d’infortune et lui sourit.
- En temps normal, notre fuite suffirait largement à les dissuader de nous rechercher mais si vous craignez de les forcer à contrôler les allés et venues d’une ville de cette ampleur, je suppose que ce n’est pas une petite infraction que vous avez commise. En tout cas, si vous cherchez un endroit où être en sécurité, je connais un.
- Comment ça vous ? Je pense que toi aussi tu es recherché.
- Sans aucun doute et je vous rejoindrais dès que j’aurais récupéré mes vêtements.
- Mais ce ne sont que des morceaux de tissus, pas la peine de risquer sa liberté pour ça !
Le morpheur pencha la tête sur le côté et devint un jeune page aux couleurs pourpre et blanche, symboles d’une maison prospère des environs.
- Les apparences ne sont faite que pour tromper, souvent les gens ne voit pas plus loin que ce que leur indique leurs yeux.
La remarque valait aussi bien pour son vêtement que pour lui-même, remarqua t’il après coup.
Il se dégagea de leur cachette improvisée et, ne voyant aucun danger potentiel dans la rue, engagea l’archer à en faire de même d’un signe de main.
Quand il l’eut rejoint, il désigna la direction opposée aux thermes.
- Continuez tout droit et, arrivé à la place de la fontaine, prenez à droite. Vous arriverez dans un quartier principalement composé maisons, vous tournerez à gauche au troisième croisement et vous frapperez à celle situé à côté d’une boulangerie, avec une oeillière sur la porte. La jeune femme qui y habite s’appelle Hadel, vous la réveillerez probablement mais tant pis, vous direz venir de la part de Nazariy Sombreval, elle vous laissera entrer, je ne donne jamais mon nom de famille en temps normal.
Il soupira.
- Elle va sûrement me maudire de tous les noms mais tant pis, cette situation est de ma faute d’une certaine façon …
Puis sans laisser à Cluss le loisir de lui demander de répéter l’itinéraire, poser une quelconque question ou protester, il partit dans la direction opposée, empruntant venelles et petites rues résidentielles pour prendre le chemin le plus rapide enfin de rejoindre les thermes sans tourner à moitié en rond comme l’avait fait son camarade.

En passant sur le pont sous lequel Cluss s’était abrité pour dormir, il se remit à marcher de manière la plus décontractée possible : courir aurait été suspect pour un garçon d’une dizaine d’années qui logiquement met le plus de temps possible à effectuer les commissions imposées par son maître.
Quand il pénétra dans le bâtiment, il ne fut pas étonné d’y trouver un garde en train de parler avec le dirigeant. Aussi, en gentil petit serviteur docile, il posa un genou à terre et baissa la tête, signe qu’il désirait s’adresser à eux, mais ne pouvait le faire que si ils l’y autorisaient, en raison de son infériorité sociale.
- … mais en fait c’est surtout l’elfe qu’il faut repérer. Enfin ya peu de chance qu’ils reviennent ici, ils n’auraient aucune raison de le faire mais si jamais vous posez la question à vos clients, nous saurons nous montrer reconnaissant si cela nous permet de les coincer.
Là il parlait de pot-de-vin … une chose amusante à se faire passer pour un enfant, et raison de plus, un serviteur, était que les adultes avaient tendances à les prendre pour des crétins finis et donc parler en toute liberté devant eux.
- Je vois … et bien sachez que dans la mesure du possible, nous essayerons d’aider la justice à notre niveau.
- Très bien. De toute façon, dès que vous voyez quelqu’un qui a l’air un peu suspect, vous nous prévenez, comme d’habitude.
- Bien sûr.
Le gérant fit un quart de tour vers Nazariy, indiquant de façon peu courtoise au soldat qu’il en avait fini avec lui et donna deux tapes rapides sur la tête pour lui donner l’autorisation de se relever et obtenir la parole.
- Qu’est-ce que tu veux petit ? Tu viens de la maison Claren ?
- Oui. Je suis envoyé par le jeune maître qui a oublié un de ses effectifs récemment, étant parti en hâte.
L’adolescent de cette famille était connu pour être un coureur de jupon exceptionnel, donc il n’y aurait sûrement pas de problèmes à faire croire qu’il était parti avec une jeune femme …
D’ailleurs l’anecdote subtile inventée par le morpheur fit sourire son interlocuteur qui lui désigna un couloir par-dessus son épaule.
- Va par là alors et prend la première porte à gauche, c’est le local où on range les vêtements retrouvés, mais ne prend rien qui ne t’appartient pas, je te préviens !
Il hocha la tête en assentiment et prit la direction désignée.
Une chance que le gérant soit resté à garder le comptoir et n’ait pas voulu l’accompagner … quoique il n’avait sûrement pas remarqué que Nazariy avait sa tunique sur l’épaule en venant, elle aurait pu aussi bien passer pour une cape ou n’importe quoi d’autres en fait … une chance aussi qu’il ne soit pas le seul à travailler ici d’ailleurs, sinon le mensonge aurait pu être remit en cause …
Dans la petite pièce, il ne mit pas de temps à retrouver son bien, jeté à la va-vite dans un coin, et il le roula après l’avoir retourné, histoire qu’exactement les mêmes motifs ne soient pas apparent.
Mais alors qu’il s’apprêtait à sortir, profitant que le gérant parlait avec un client, ce dernier l’interpella, faisant manquer à un battement au cœur du jeune homme.
- Hé attends 2 minutes gamin !
Il se retourna et dissimula du mieux possible sa frayeur. Est-ce qu’il avait reconnu le vêtement finalement ? Dans ce cas-là il devrait … non ils étaient 2, ce serait un peu difficile, quoique la surprise jouerait largement de son côté …
- Est-ce que tu aurais vu un jeune gars, pas trop trop grand, avec des cheveux gris-blanc et des yeux verts ?
Ouf, ce n’était que ça …
- Non messire, pas que je me souvienne.
- Ok, c’est pas grave, préviens moi si tu le vois ok ? Il sera sûrement accompagné par quelqu’un d’un peu bizarre …
- Bien messire. Votre serviteur.
En sortant, il eut du mal à se ne pas courir pour partir le plus loin possible de cet endroit mais d’un autre côté, aller chez une Hadel dans une colère noire ne l’enthousiasmait pas tant que cela …

[M'obliger a me servir de mon poignet endommagé, c'est méchant !!! T-T]

Anxieux ? Il y avait de quoi ! S'il se faisait prendre... Cluss ne voulait même pas aller jusqu'au bout de sa pensée tellement ça l'effrayait. Néanmoins, Nazariy prit la tête de leur duo, chose que l'archer préférait largement, même s'il était de nature solitaire. Jeune, son père lui avait fait de nombreuses dictées : plus le petit garçon attendait la suite, plus son père dictait vite. A la fin, le jeune Cluss avait apprit à écrire très vite et surtout retenir de longues informations en un rien de temps. Il lui suffisait donc juste de se répéter dans sa tête les indications de son compagnon et de continuer son chemin. Le jeune homme le regarda partir vers les thermes, totalement en train d'halluciner. Il prenait des risques pour des vêtements ?! C'était incencé... mais véritablement amusant.
Tu as une drôle façon de t'amuser toi.. toujours aussi ironique !
Je fais ce que je peux avec les moyens du bord. répliqua-t-il sur un ton qui clouait la conversation.

Quartier de maisons... Troisième croisement, à gauche. A gauche ou à droite ? Cluss hésitait un peu maintenant. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas entrainé sa mémoire, il s'était peut-être trompé. Si c'était ça, il était alors complètement paumé, à moins de revenir sur ses pas, mais la ruelle où ils s'étaient cachés avant était méconnu et le Sudien ne pensait pas que son compagnon se souviendrait de l'emplacement de la ruelle. L'odeur alléchante du pain en train de cuire lui donna l'eau à la bouche. Les cris des gamins et les hurlements de marchands plus loin couvraient le ruissellement des eaux usagés au milieu de la rue.
"...vous frapperez à celle situé à côté d’une boulangerie, avec une oeillière sur la porte..."
La boulangerie...

"Oui oui, j'arrive ! Arrêtez de vous excitez sur ma porte !"
Des pas retentirent sur le bois avec un mécontentement évident et entrouvrit la porte. Un oeil apparut, à moitié ensommeillé.
"C'pour quoi ?
- C'est Nazariy Sombreval qui m'envoie.
- Hum... Rentrez."
Le bruit d'un loquet qui s'enlève, la porte qui coulisse.
Une jeune femme avec les cheveux en désordre, preuve qu'elle venait de se réveiller, l'acceuillait avec un petit sourire, ou une grimace. Tout en lui faisant signe de s'installer, elle marmonna quelques paroles qui donnaient environ son envie de tuer Nazariy. Bref, elle n'était pas d'humeur. Le contact du café chaud dans ses paumes qui lui avait apporté son hôte revigora Cluss qui remerciait d'un sourire géné la fameuse Hadel.
"J'aurais des comptes à régler avec Nazariy... S'il se décide à subir ma colère bien sur !"

Allez … un, deux, trois …
Nazariy frappa timidement à la porte, après avoir reprit son apparence habituelle, car le voir se transformer sous ses yeux après avoir l’avoir trompé ne mettrait sûrement Hadel de meilleure humeur, surtout qu’elle allait probablement sauter sur n’importe quel prétexte pour l’enguirlander.
Le raclement d’une chaise sur le sol et des pas précipités contre le carrelage furent suivi d’un ‘Je te jure si c’est lui j’en fait de la bouillie’ puis la porte s’ouvrit d’un grand coup, en opposition totale avec la prudence qu’elle affichait d’habitude envers les visiteurs.
Dès qu’elle l’aperçut, elle le fit rentrer sans ménagement en le prenant par l’épaule, l’air vraiment mécontente.
- J’espère que personne t’as vu parce que je sais pas dans quel merdier tu t’es encore foutu mais j’ai vraiment pas envie que les bonhommes en blanc viennent encore me voir par ta faute !
- T’inquiète pas, j’ai juste repris mon apparence normale devant ta porte, sinon j’ai pris toute les précautions nécessaires.
- Toutes les précautions ? Tu te fous de moi ? Je peux savoir comment tu peux dire une telle chose alors que tu t’es fait interpellé dans les thermes ?
Ah, Cluss devait lui avoir raconté la partie de l’histoire qu’il connaissait …
- Désolé, mais c’est parce que j’avais aidé une demoiselle en venant, elle avait des soucis avec un des gardes, donc je l’ai aidé, je ne pouvais quand même pas …
- Oui, évidemment, tu es serviable quand ça t’arrange toi !
Elle fit quelques pas rageur et lui demanda, le dos tourné à lui.
- Je peux savoir pourquoi tu as essayé de te transformer alors que tu savais pertinemment que le révélateur allait encore faire effet et que donc tu aurais des modifications incontrôlé par la suite ?
- Et bien … tu me connais, je n’arrive pas à … disons que je n’aime pas quand mon corps ne me répond pas
- Tu parles d’une excuse … vraiment t’es un abruti de morpheur ! En plus y retourner juste pour un bout de tissu blanc avec quelques grigri dessus … siffla t’elle en faisant volte face.
- En effet, si ce n’était que ça, je n’y serais pas retourné et je serais débile de l’avoir fait, mais il y a beaucoup trop de détails que tu ne connais pas.
- Oui enfin n’empêche que c’est chez moi que tu viens te réfugier monsieur je-sais-tout-et-j’ai-tout-prévu !
- Ca j’avoue que ce n’était pas très … judicieux mais je n’avais que cette option, et je savais que tu accepterais de nous aider. Dit-il d’un ton complètement calme qu’il agrémenta d’un sourire.
Sous un soupir mécontent, elle s’assit d’un geste brusque en face d’un Cluss qui tournait désespérément son café dans sa tasse.
- Evidemment tu as réponse à tout toi …
Le jeune homme s’assit à côté de son compagnon.
- Non, justement il y a une chose que j’aimerai savoir, c’est comment est-ce que le garde a pu savoir que les morpheurs perdaient leur transformation suite à une blessure … ce n’est pas une information de notoriété publique, la majorité des gens ne savent même pas que ma race existe alors comment un gros bras comme lui pouvait-il connaître une telle information ?
Hadel se massait les tempes d’un air excédé.
- Tu te soucis de détails inutiles … si ça se trouve, il a fait des recherches sur ça, il adore la lecture de vieux livres poussiéreux ou alors il a un morpheur dans sa famille, j’en sais rien moi !
- Non ça ne tient pas la route, dans les Ecrits nous sommes mentionné comme des aberrations non viables qui ne vivent que sur une très courte durée, étant des envoyés du Démon pour tromper les humains … enfin ça c’est dans les textes sacrées, après je ne sais pas, les sages doivent bien avoir quelques rapports sur ça un peu plus réaliste …
Il se balança sur les pieds de sa chaise et tenta quelque chose :
- Il faudrait que je reste quelques semaines dans la ville, je pense, pour pouvoir voir ce qu’il se dit parmi la population, en me faisant passer pour un ménestrel je devrais pouvoir …
La fille-chat fit claquer sa langue contre son palais et secoua la tête.
- Parce que tu comptes rester dans la ville dans ces conditions ? Si demain ils ne t’ont pas trouvés, ils vont faire toutes les auberges de la ville nunuche ! Au pire, je pourrais te la faire ton investigation quand j’aurai rien d’autre à faire, et je t’enverrai le rapport …
Les pieds de la chaise retournèrent au sol. Gagné, elle n’était pas difficile à prévoir … enfin heureusement qu’elle s’était proposée, car il aurait été dans de beaux draps sinon …
- Ca serait très aimable à toi. J’irai à Port Constance d’ici peu, si tu envoies le message là-bas, je l’aurais. Je te remercie.
Le sujet étant clos, Cluss en profita pour s’immiscer dans la conversation.
- Je pense que le crépuscule sera le meilleur moment pour partir non ? Les gardes changeront de postes donc ils ne se seront sûrement pas encore transmis les informations sur notre signalisation.
Nazariy secoua la tête.
- Justement. Ils vont s’attendre à ce qu’on le fasse là, le moment où ils sont vulnérables. Il n’y aura pas de relèves avant minuit ce soir. De plus …
Il se leva et plissa les yeux en détaillant l’archer avec attention avant de sourire. Ca allait pouvoir très bien se faire …
- De plus il vous rechercheront mais pas moi. Ils ne pourront pas. Donc, comme vous voudrez sûrement vous camouflez, ils chercheront les personnes suspectes, c'est-à-dire qui tenteront de cacher leur visage sous des capuchons ou de fuir par des voies peu empruntées. Vous retrouver ne sera pas un problème : un jeune elfe qui transporte un arc, cheveux gris-blancs, yeux émeraudes, avec une morphologie assez svelte.
Il écarta un rideau masquant la penderie d’Hadel. Parfait, elle avait des robes … Puis se retourna d’un air malicieux.
- Et il n’y aucun de ces éléments qui ne peut être changés, il n’y a pas que les morpheurs qui peuvent trompé tout le monde

Dans un geste habituel et futile, Cluss amena sa main sur une de ses oreilles. Ses cheveux étaient assez longs pour cacher ses oreilles en pointe, mais il était évident que Nazariy était un habile observateur. Ou tout simplement que le jeune archer n'avait pas fait attention, surtout quand il passe une main dans ses cheveux lorsqu'il se trouve en difficulté ou en réflexion. Ce qui avait été le cas ces dernières heures.
Le jeune homme suivit des yeux son camarade. La soudaine lueur d'une extrême douceur, ou plutôt de malice, dans les yeux du morpheur fit froncer les sourcils de Cluss : qu'est-ce qu'il manigançait ? Puis, un coup d'oeil aux robes de la dénommée Hadel leva d'un bond l'elfe qui grogna, mécontent :
"Hors de question !! Je vois où tu veux en venir et il en est hors de question !!"
Sauf qu'il n'avait pas vraiment le choix. Même pas du tout. C'était ça ou rester ici à se cacher et finalement se faire prendre ou attendre des mois, ce qui était tout aussi hors de question pour la réussite de sa mission. Se mordant les lèvres, son regard se porta sur un Nazariy très satisfait de son effet et une Hadel apparemment pas au courant de ce qu'on voulait faire à ses robes, mais qui commençait à comprendre. L'espoir que son hôte se rebelle disparut aussitôt quand elle sourit :
"Bonne idée Nazariy ! Dommage que tu ne sois pas intelligent comme ça tous les jours...
- Ah... merci comme même du compliment Hadel "
Puis, tous deux prirent une robe ample et s'approchèrent de Cluss. Celui-ci déglutit et essaya de s'enfuir.
"Non !! Pitié ! Je veux paaaaaassssss !!!!
- Ne vous inquiètez pas, cette robe est assez grande pour vous ! Et vous serez très mignon là-dedans !
- Tu veux dire quoi par là Nazariy ?
- Oh euh.. rien du tout ! Aller Cluss, ne faites pas l'enfant !"

Après quelques instants où la pauvre victime se débattit tant bien que mal, ensuite attaché à une chaise, Cluss se retrouva enfin habillé d'une robe simple mais discrète et avec à la main une ombrelle. Un beau rouge de colère et de honte couvrit ses joues. Quelle humiliation !! S'attendant à une grosse colère, le morpheur et son amie attendit que leur victime pète un cable bien mérité, mais ils furent d'autant plus surpris que Cluss ne se fâcha pas et au contraire, pouffa de bon coeur.
"Cela fait longtemps que je me suis pas détendu comme ça. Pour ça, je vous en remercie beaucoup. J'oublie qu'il faut savoir se détendre.... j'ai été trop sur les nerfs ces derniers mois
- Mais de rien mon cher Cluss ! " répondit Nazariy en souriant malicieusement.

[Voilà, vais attendre les filles plutôt, j'ai pas avant de faire redevenir sérieux tout de suite après mon perso, c'est la première fois que je fais un post aussi "joyeux" et comique donc, je préfère en rester là ^^]

- euh ouai, c’est le seul endroit où je peut dépenser mon argent enfait alors >_> j’en profite ^^’
- Ah ok
Pendant qu’un silence pesant commençait à s’installer le barman revint avec 2 rin’goro
- Ah je commençais à avoir soif moi =D. Lâcha Kazumi lorsqu’elle eu son verre entre les mains et que le barman était déjà reparti nettoyer les verts laissé sur le comptoir.
Une fois qu’elle eu but la moitié de son verre d’une seule traite, Kazumi regarda vaguement dehors et aperçu au loin un jeune garçon d’une dizaine d’année qui semblait hésiter entre courir et marcher, il portait une sorte de chiffon sombre roulé en boule sous son bras. Une fois qu’il fut sortit de son champ de vision Kazumi détourna son regard vers Selma et lui demanda
- Dis, tu habite à Yunkai ou bien tu est de passage ? Car j’aimerais bien savoir si il y a des magasins sympas dans le coin, qui vendent des bijoux. C’est bientôt l’anniversaire de ma mère et je voudrais lui offrir un truc justifia faussement Kazumi, ce qui n’empêcha pas Selma de la croire.

[HJ : MOn dieu !! C'est un verre !! Pas la couleur vert XD
Et tu est... enfin, passons <_<]

EDIT de Celest (Kazu c'est pareil xD) : désolé ^^' honte à moi je savais plus comment on écrivait verre ._.

-Yunkai ? répliqua Selma d’un ton étonné.

Elle réfléchit quelques minutes avant de se souvenir que son compagnon lui avait parlé d’une ville qui portait ce nom …

-Ah heu, oui, c’est ici ! Bah heu non j’habite pas du tout dans le coin …

Elle examina quelques minutes sa boisson avant d’enfin y goûté, ce qui engendra une grimace de dégoût.

-C’est spécial hein
-Je t’avait prévenue , s'ammusa Kazumi son verre à la main.

Quelques instants plus tard, on retrouvée les 2 jeunes fille a l’exterieur du bar, éjectée pour cause d’avoir bu alors qu’elles étaient mineur …

-Mais bandes d’enfoirés ! Je sais que je suis petite mais j’ai 18 ans !!!
-C’est vrai ? s'étonna la petite blonde.
-bah ouai je croit … répliqua intelligement Selma.

[Et hop, un petit post qui fait rien avancer du tout et sert à rien mais ça m'amuse xD]



Les deux mains enlacées derrière la nuque, Nazariy fit claquer sa langue sur son palais.
Un détail clochait …
- Vos cheveux ont une couleur très caractéristique, même un peu trop, c’est assez rare comme coloration dans ces régions … Hadel, aurais-tu …
- Noir ou roux dans l’absolu, rien de plus.
- Ca sera parfait, cette couleur est très pâle, simple à camoufler …
Cluss, ayant du mal à saisir la situation, chose compréhensible étant donné que les 2 énergumènes pensaient à peu près aux mêmes choses en même temps, fit bouger quelques peu la chaise sur laquelle il était retenu :
- Eh ! Qu’est-ce que vous comptez faire à mes cheveux ?
- Et bien, je me disais qu’étant donné qu’un changement sur la longueur serait difficile et inutile, il faut jouer sur la couleur. Aussi nous allons vous appliquer un produit utilisé généralement par les femmes pour les fêtes, une genre de spécialité et coutume locale si vous préférez.
- Mais … ça partira au bout de combien de temps ?
- Dès que ce sera en contact en l’eau. Répondit Hadel en sortant deux petites fioles et un pinceau du fourbi présent dans son placard.
Les couleurs revenant à l’archer indiquèrent que le soulagement qu’il éprouvait à cette nouvelle, même si il continuait à regarder la robe émeraude d’un air désolé. Pourquoi les gens s’attachaient-ils autant à leur apparence puisqu’elle était de toute façon destinée à changer ?
C’est sûrement le genre de chose qu’il ne comprendrait jamais …
Alors que Hadel était en train de demander à Cluss la couleur qu’il préférait, ou plutôt celle qu’il détestait le moins, Nazariy se para d’une tunique rouge bordé d’or surplombant une tunique immaculée, chapeau à plume blanche, pantalon assorti avec des bottes de cavalier.
Relevant son col d’un geste fier, son allure prit celle d’un jeune homme brun au regard fier.
Ajoutant à son panoplie une chaînette en argent qu’il dévoila en déboutonnant de moitié sa chemise, il s’appuya à un mur de façon désinvolte.
Lorsque la femme-chat se retourna, ayant vu la transformation du coin de l’œil, elle sursauta avant de pester :
- Abruti, me regarde pas comme ça en ayant cette tête là !
Le morpheur sourit à cette déclaration et fit une petite courbette en direction de Cluss.
- Gente dame, voici sous vos yeux le plus grand coureur de jupon de la ville qui n’est autre qu’un enfant gâté d’une famille noble, personnage qui m’a mainte fois servi pour la simple raison qu’il ne porte à aucune suspicion étant donné qu’il fait tout selon sa bon vouloir, raison pour laquelle il va probablement être déshérité.
Il retira le couvre-chef et le fit tourner autour de son doigt.
- Il a aussi pour particularité d’énerver particulièrement Hadel pour des raisons que vous devinerez sans difficulté. Ajouta t-il en lui lançant un regard complice, après quoi il se prit un coup de poing sur la tête bien mérité par la principale intéressée.

Allons bon, les cheveux maintenant ! Il ne s'était pas déguisé de la sorte depuis la Fête du Passage, qui déterminait le passage à l'âge adulte chez les elfes : ils devaient s'habiller avec les effets du sexe opposé ; les frères et soeurs en âge de célébrer la Fête s'échangeaient juste leurs vêtements respectifs, mais pour les enfants uniques, ils prennaient généralement les affaires de leurs parents. Et c'était ainsi que Cluss, à son quinzième automne se retrouva vêtu d'une longue robe argentée de sa mère et maquillée comme elle. Tous les jeunes gens qui célèbraient la fin de leur enfance s'amusaient beaucoup durant cette fête, les jeunes filles elfes imitant grossièrement les garçons pour les taquiner, profitant de leurs derniers instants de petite fille, et les garçons faisant les fiers malgré les douleurs d'estomac dus à l'énorme noeud d'angoisse qui s'y était installé.

Choissisant une couleur, Cluss se surprit à repenser à ces souvenirs de la fameuse fête. C'était pourtant juste un rite de passage, une excuse pour pouvoir se divertir et se détendre, mais l'archer devait l'avouer qu'il l'avait beaucoup appréciée, surtout que c'était à cet instant qu'il le découvrit enfin. Et qu'il ne l'avait plus lâché depuis...
Un petit cri de douleur le ramena au présent. Nazariy qui s'était transformé en un jeune noble prétentieux se massait à l'endroit où Hadel l'avait frappé. Les lèvres de Cluss esquiscèrent l'ombre d'un sourire.
"Je vous remercie bien Hadel, ça me démangeait depuis quelques temps....
- A qui le dites-vous !! Je déteste cette apparence-là !! Des envies de meurtres me viennent à chaque fois... Mais je vous autorise à frapper Nazariy si l'envie vous en prend...
- Et moi, je n'ai pas mon mot à dire ?
- Ferme-là ou tu t'en prends une autre. "

L'idée vient à l'elfe que Hadel était peut-être une parente, mais ses yeux perçants ne voyaient aucun trait physique commun, il supposa donc que ce n'était pas le cas et il ne voulait poser la question. Cela ne le regardait pas après tout.
"Vu que j'ai l'autorisation de Miss Hadel, fais attention à toi Nazariy, je ne suis pas doux quand il s'agit d'échanger quelques "plaisanteries" entre camarades... " continua-t-il avec un air malicieux dans les yeux.

Le sourire lui réussissait décidément mieux …
Nazariy haussa les épaules d’un air résigné.
- Je crois qu’il va falloir que je m’y fasse alors, la dernière fois que j’ai emprunté cette apparence pour me sortir d’une situation … disons fâcheuse, j’ai recolté au moins 3 gifles, chacune par une femme différente ! Je ne pensais pas que Rafren pouvait avoir autant de personnes ayant envie de le trucider …
- Oh, ça c’est parce que tu ne le connais pas d’un point de vue féminin !
- Désolé, c’est quelque chose que j’aurai du mal à faire, même en y ressemblant du mieux possible j’aurais du mal à penser comme une femme et encore heureux d’ailleurs
- Qu’est-ce que tu as dit ?
- Euh … que ça serait mieux que pas attendre une heure Tu sais pour mettre la teinture, parce que, vu que ça tient tout de suite, ça ne sert à rien d’attendre
Dans un soupir exaspéré, elle disparut quelques instants dans le débarras et revint avec un morceau de tissu qu’elle tendit à Cluss.
- Tiens, mets-ça sur tes épaules, je vais te mettre la teinture et ça serait dommage de tacher la robe. Si ça te fait froid, t’inquiète pas c’est normal.
- O-Ok …
Alors qu’elle commençait son travail, le morpheur mit le doigt sur un détail.
- A propos, il faudrait que vous vous absteniez de parler Cluss, il y aurait des problèmes sinon.
- Je pourrais dire avoir mal à la gorge sinon … quoique même avec la voie enrouée, je connais peu de femmes qui parlent comme ça ^^’
- Oui, et dire que vous êtes muette ou quelques chose d’exceptionnel de cet acabit serait suspect il faudrait trouver autre chose, de moins remarquable …
- Pourquoi tu ne dirais que vous avez fait un pari ou que c’est un jeu ? proposa Hadel.
- Ca peut être une idée … enfin, on verra bien, nous improviserons si il le faut …
- Oui les gardes ne sont pas bien difficiles à berner … Dit-moi ça te va comme ça ?
En effet elle avait terminé son entreprise d’une vitesse assez étonnante, enfin ce n’était pas très très étonnant quand on savait que c’était une retardataire de renommé qui devait donc savoir se préparer plutôt rapidement …
- Tu as été rapide dit donc, je …
Hadel le coupa soudainement, semblant se souvenir de quelque chose d’important.
- Au fait Nazariy, t’as oublié ça hier soir ! dit-elle en lui tendant un collier dans la chaîne était faite d’un matériau noir nivelé de blanc et le pendentif, assez étrange et singulier, d’un cube englobant une sphère dans laquelle était encore situé une pyramide, elle-même rempli d’un liquide vert.
- Oh tu peux le garder si tu veux, j’en ai plus besoin moi.
- Tu rigoles, je veux pas de ça chez moi !
Dans un soupir, le morpheur prit l’objet et le fourra dans la pocha de son doublet écarlate puis, Un sourire aux lèvres, il s’avança et tourna à 2 reprises autour de l’elfe.
- C’est pas du mal du tout l’effet que la couleur donne… Je crois là que vous n’avez rien à m’enviez pour la transformation, c’est difficile vous reconnaître
- Je crois que dans l’absolu j’aurais préféré rester moi-même